Pourquoi et comment romantiser la maladie
En cette semaine de la Saint-Valentin, j’ai envie de parler de l’amour de soi. Attention, ne vous méprenez pas : je suis une romantique. Mais comment prendre soin des autres si l’on ne commence pas par apprendre à prendre soin de soi ?
Pourquoi ?
Je suis consciente que la romantisation de la maladie est un concept controversé. On pourrait l’interpréter comme une manière de banaliser une situation potentiellement grave. Pourtant, pour moi, c’est une manière de respecter mes limites et d’adoucir les aspects négatifs qui parsèment mon quotidien.
Ma vie est marquée par des inconforts importants et la romantisation devient une stratégie pour alléger cette lourdeur. C’est, en quelque sorte, ma façon de créer un peu de confort dans tout ce qui ne va pas. Parce que, au fond, ce n’est pas l’existence d’une maladie qui détermine ma vie, mais la façon dont je choisis d'y faire face.
Romantiser la maladie, c’est voir au-delà de la souffrance immédiate, et reconnaître que, même dans les moments difficiles, il est possible de créer de petites étincelles de bonheur et de bien-être.
Comment ?
Pour mieux traverser les phases difficiles, j’ai appris à m’entourer de petites choses qui apportent de la douceur. Ce ne sont pas des solutions miracles, mais des gestes simples qui apportent de la lumière dans des moments difficiles.
L’éclairage : Sensible à la lumière, je privilégie une ambiance tamisée avec des lumières chaudes. C’est déjà une manière d’apaiser mon environnement, de créer un espace où je peux souffler.
Musique : Étant une amoureuse de musique, j’associe chaque moment à sa playlist spécifique. Pendant mes hospitalisations, je garde toujours mes écouteurs pour écouter de la musique apaisante. Et ça transforme totalement mon état d’esprit.
Vêtements : À la maison, je choisis des vêtements à la fois confortables et agréables. Même un simple pantalon de pyjama peut avoir un impact positif si je me sens bien dedans.
Verres et tasses : Il n’y a pas de mal à boire de l’eau dans un joli verre à vin ou à savourer une tisane dans ma tasse préférée quand je ne vais pas bien. Ces petites attentions apportent juste ce qu’il faut de réconfort.
Odeurs : L'odorat joue un rôle primordial. Une odeur fraîche, qu’elle provienne d’huiles essentielles ou d’un parfum textile, a le pouvoir d’adoucir une journée passée au lit. Si la pièce sent bon, même le pire moment devient un peu plus supportable.
Je ne m’attends pas à révolutionner le monde avec ma manière de romantiser la maladie. Cela ne veut pas dire qu’on n’a plus besoin de soins médicaux, ni que nos symptômes sont moins graves. Ce n’est pas de la magie, c’est simplement une manière de voir les choses autrement, de créer de l’esthétique même dans la douleur.
Mais c’est ma méthode pour choisir ce qui me fait du bien, et j’assume pleinement cette petite touche de superficialité. Parce qu’en vérité, vivre avec une maladie n’est pas synonyme d’élégance. On se sent vulnérable, et cette vulnérabilité peut facilement affecter notre état d’esprit.
La romantisation me permet de reprendre le contrôle de ma vie, de trouver des moyens de vivre pleinement malgré tout, et d’adoucir mon quotidien. C’est ma façon à moi de préserver un peu de beauté, même dans les moments les plus difficiles.